Le coup de coeur du mois : La part de l'autre d'Eric-Emmanuel Schmitt
Ce mois-ci, le coup de coeur est le fabuleux livre d'Eric-Emmanuel Schmitt : La Part de l'autre, qui pour une majorité des membres est une réussite aussi bien sur le fond que sur la forme.
AUTEUR : Eric-Emmanuel Schmitt
TITRE : La Part de l'autre
EDITEUR : Albin Michel
ANNEE DE PUBLICATION : 2003
RESUME DE L'EDITEUR :
8 octobre 1908 : Adolf Hitler recalé. Que se serait-il passé si l’Ecole des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ?
Que serait-il arrivé si, cette minute-là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d’artiste ?
Cette minute-là aurait changé le cours d’une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde…
L'AVIS DU CLUB DE LECTURE :
J’avais depuis longtemps envie de lire ce livre, le premier dont j’ai entendu parler de cet auteur. Curieusement, alors qu’il était dans ma bibliothèque, je tardais à le prendre. Repoussant, peut-être, le plaisir de le découvrir. Il faut dire que je m’en étais fait une idée particulièrement alléchante : une pure « anticipation » où l’imaginaire débridé de l’auteur pourrait se révéler dans toute sa splendeur. Pourtant, je l’ai laissé, là, pendant des mois à prendre la poussière.
Enfin, je me suis lancée.
Et surprise !
Le premier chapitre est consacré à l’échec d’Adolf Hitler à l’Ecole des beaux-arts de Vienne. Rien d’imaginaire, que du réel, bien concret, bien historique… Heureusement deux pages plus loin, la scène est rejouée, avec cette fois un Adolf H admis.
Les personnages sont en places. Ils seront deux : l’un historique, l’autre imaginaire. L’un sera Hitler, sans prénom, l’autre sera Adolf H.
L’auteur, outre la réussite au concours d’entrée à l’académie viennoise des Beaux-Arts, fait se rencontrer Adolf et Freud. C’est osé mais efficace.
Très documenté, EES brosse, ici, un portrait du dictateur, sans tenter d’expliquer sa psychologie, en énonçant les faits, rappelant aussi qu’il était un homme… dépourvu d’humanité.
De page en page, on parcourt ainsi prés d’un demi-siècle. Les deux personnages traversent ainsi la première guerre mondiale, l’un vivant ses atrocités, y compris dans sa chair, l’autre la sublimant, faisant d’elle son but. Deux « Adolf Hitler » faits d’un même substrat qui prennent des chemins radicalement opposés. Deux récits où l’Histoire prend un autre sens selon les choix de l’un ou de l’autre.
Il est à noter que cet ouvrage a reçu l’approbation d’historiens avant sa sortie.
Je ne dirai pas grand-chose de plus car ce serait beaucoup trop long si je voulais vraiment exprimer l’ensemble des sentiments que j’ai pu ressentir à la lecture de ce roman de grande qualité. En fait, il nécessiterait certainement plusieurs pages de commentaires dont je vais vous (et me) faire grâce.
Quand un livre est aussi réussi, les blablas sont inutiles, mais sa lecture est incontournable.
VHS.